Le gouvernement américain inclut les batteries Li-ion dans la liste des produits issus du travail des enfants

0
549
A cross section of a lithium battery pack in an exhibition area during a media tour at the Tianneng Battery Group Co. facility in Huzhou, Zhejiang province, China, on Wednesday, April 14, 2021. Tianneng Battery Group researches, designs and produces new energy vehicle lithium batteries and automobile start stop batteries. Photographer: Qilai Shen/Bloomberg

Le Bureau des affaires internationales du ministère américain du travail (ILAB) vient d’actualiser la liste des marchandises et de leurs pays d’origine  qui sont produites par le travail des enfants ou le travail forcé en violation des normes internationales. Cette liste des produits issus du travail des enfants ou du travail forcé comprend 158 produits provenant de 77 pays, au 28 septembre 2022.

Dans cette 10e édition, le ministère américain du travail a décidé d’inclure la batterie lithium-ion qui est fabriquée avec le cobalt. L’ajout des batteries Li-ion à la liste n’est pas dû à des preuves directes d’abus en matière de travail dans la production finale de ce produit, mais à des preuves d’exploitation humaine dans l’extraction du cobalt, un élément clé de la production de cette technologie.

« Les informations sont là pour que les entreprises et les consommateurs puissent faire pression sur les régimes qui encouragent et soutiennent les pratiques d’exploitation du travail”, a écrit Thea Mei Lee, sous-secrétaire adjointe aux affaires internationales.

L’Organisation internationale du travail estime que 160 millions d’enfants travailleurs et 27,6 millions de travailleurs forcés travaillent dans des conditions abusives.

La République démocratique du Congo (RDC) est la principale source de cobalt au monde. Plus de 70 % du cobalt mondial provient des mines de ce pays. L’extraction du cobalt est concentrée dans la région de la « ceinture de cuivre » des provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, où le cobalt est également raffiné pour l’exportation.

Si une partie du cobalt est extraite dans des mines industrielles à grande échelle, les mines artisanales et à petite échelle sont responsables de 15 à 30 % de la production locale. Le travail des enfants est souvent présent dans ces mines artisanales et à petite échelle, qui sont moins réglementées et rarement visitées par les inspecteurs du travail.

Les enfants travaillent aux tout premiers stades de la chaîne d’approvisionnement des piles rechargeables, une chaîne d’approvisionnement dominée par la Chine, qui importe près de 90 % de son cobalt de RDC. Les entreprises chinoises possèdent, exploitent ou financent la plupart des mines de cobalt de la RDC. 

Lors du processus de raffinage du cobalt avant l’exportation, le cobalt provenant de plusieurs sources est mélangé. Lorsque cela se produit, le cobalt produit par le travail des enfants devient impossible à distinguer du cobalt extrait sans travail des enfants, ce qui entache les exportations de cobalt de la RDC du travail des enfants.

En 2020, la République démocratique du Congo a exporté pour 2,36 milliards de dollars de cobalt. Plus de 90 % du cobalt de la RDC a été transporté vers la Chine (2,17 milliards de dollars en 2020), la plupart étant destinés à un raffinage  » fin  » et à être intégrés dans des produits chimiques pour batteries, comme le montre le graphique ci-dessous.

Après avoir été raffiné, le cobalt de la RDC est envoyé dans des usines qui produisent des produits chimiques et des composants pour les batteries rechargeables. Ces produits finissent par se retrouver dans les batteries lithium-ion produites en Chine.

Les populations des États-Unis et du monde entier utilisent des batteries lithium-ion produites en Chine et, par extension, augmentent la demande de cobalt qui les alimente. Près de la moitié des importations américaines de batteries lithium-ion en 2020 provenaient de Chine.

La transition vers les énergies renouvelables a alimenté la demande croissante de cobalt et d’autres minéraux. Dans le monde entier, des projets gouvernementaux ambitieux visant à limiter ou à interdire la vente de véhicules à essence et diesel ont donné lieu à des programmes d’investissement de plusieurs milliards de dollars dans les véhicules électriques (VE). On estime que le parc mondial de VE pourrait dépasser 200 millions de véhicules d’ici 2030.

Article précédentDette publique: la RDC a emprunté 2,2 milliards Usd en 2021
Article suivantRDC: le Ministère des finances envisage l’élaboration d’un code général des recettes non fiscales

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici