RDC : Greenpeace qualifie de crime contre la nature l’exploitation de 19 blocs pétroliers identifiés dans la forêt du bassin du Congo

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Le gouvernement de la République Démocratique du Congo veut lancer des appels d’offres concernant 19 blocs pétroliers identifiés dans la forêt du bassin du Congo. Selon le gouvernement RD congolais, les revenus issus de cette opération devront financer plusieurs projets de développement. 

Malgré cet argument, Greenpeace pense que  ce projet est un crime contre la nature. Un paradoxe pour un pays qui vient d’exprimer son engagement à l’objectif de 30 % de l’ONU. À savoir, convertir 30 % des terres du globe en aires protégées.

Greenpeace Afrique dénonce l’annonce faite le 28 janvier dernier par le ministre congolais des Hydrocarbures. « La revue du patrimoine pétrolier et gazier de la RDC nous a permis de sélectionner au total dix-neuf blocs pétroliers qui vont bientôt faire l’objet des appels d’offres. Ces blocs sont répartis de la manière suivante : neufs blocs dans le bassin sédimentaire de la cuvette centrale, trois dans le bassin côtier en On Shore, quatre dans le Graben Tanganyika, trois dans le lac Kivu », expliqué Rubens Mikindo. 

Selon le ministre, les fonds récoltés de cette vente aux enchères sont destinés au développement des peuples riverains et de plusieurs autres coins du pays.

Cette annonce est une pilule amère pour Greenpeace. L’ONG internationale de protection de la nature affirme que les 19 blocs pétroliers ne vont pas améliorer le quotidien des populations riveraines. 

« Ils assureront plutôt leur mise en péril et la destruction de la biodiversité au profit d’un petit groupe de kleptocrates » déplore Greenpeace Afrique. Les blocs pétroliers en question sont tous situés dans la cuvette congolaise. Encore appelée cuvette centrale, il s’agit d’une immense plaine de tourbière d’environ 1 000 000 km2 située en plein dans la forêt du bassin du Congo.

69,1 % de la déforestation dans le bassin du Congo

Selon Greenpeace, l’attribution de 19 titres d’exploitation pétrolière dans la cuvette centrale aggraverait davantage la déforestation dans le bassin du Congo. En février 2019, des chercheurs du département des sciences géographiques de l’université du Maryland, aux États-Unis, ont publié une étude indiquant qu’au rythme actuel de leur destruction, les forêts naturelles en RDC pourraient disparaître d’ici à 2100.

La même étude indique qu’entre 2000 et 2014, la superficie de forêts perdue dans tout le bassin du Congo est de l’ordre de 16,6 millions d’hectares (ha). La RDC se taillant la part du lion, avec 69,1 % de cette surface, suivie du Cameroun (9,9 %).

Le projet d’attribution de 19 blocs pétroliers dans la cuvette congolaise est par ailleurs en totale contradiction avec l’engagement pris par le président congolais lors de l’édition 2021 du One Planet Summit. Le président Félix Tshisekedi s’est posé en grand défenseur de l’environnement, exprimant l’engagement de son pays à contribuer à l’atteinte de l’objectif 30 % de l’ONU. Soit la conversion de 30 % des terres en aires protégées dans le monde.

Tsieleka

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