Désormais, Malangu Kabedi Mbuyi va présider aux destinées de la Banque Centrale du Congo après sa nomination par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi, le lundi 5 juillet 2021. Une promotion, qui suscite beaucoup de réaction au sein des forces vives de la Nation.
C’est ainsi que la rédaction de Tsieleka a interviewé le professeur Florimond Muteba, Président du Conseil d’Administration de l’Observatoire de la dépense publique, Odep pour connaître les défis qui attendent la nouvelle équipe de la BCC. Le PCA de l’Odep, a répertorié 6 défis savoir :
1. L’identification de client de personne physique et morale : en RDC, il est aujourd’hui difficile si pas impossible pour une banque de la place de pouvoir identifier un client, une personne physique faute d’existence d’une carte d’identité nationale. Ajoutez à cela d’autres pièces mentionnées qui sont peu fiable et peut être falsifiable;
2. La lutte contre le blanchiment des capitaux : c’est surtout avec le compte des hommes politiques, ce dispositif est quasi inexistant. Ensuite, les outils d’alerte et de suivi sont très faibles et dans la plupart des cas manuels. Donc, Il n’existe aucune base des données centralisées et accessible à tous ;
3. Le contrôle des banques : ici le système de contrôle des banques existant par la BCC est faible mais aussi corrompue sinon les nombreuses banques auraient de problèmes compte tenu des innombrables retraits et dépôts non justifiés en cash. Conséquence, la BCC elle-même viole les règles.
4. Le défi de la bancarisation de toutes les transactions financières concernant l’administration publique: il est impératif et urgent à bancariser toutes les transactions de l’administration congolaise en général ainsi que toutes les transactions fiscales en particulier afin d’éviter d’importantes sommes liquides pour de raison de traçabilité et d’inclusion financière.
5. La réglementation de change inappropriée et complaisante: la banque doit procéder à la révision de la réglementation de change de 2014 en ce qui concerne particulièrement la circulation de monnaie étrangère sur le territoire national. La limite de 10 mille dollars doit être réduite et limitée à l’équivalent de 2500 dollars américains ;
6. L’augmentation des réserves de change et les préserver au niveau de la Banque Centrale du Congo.
Par conséquent, l’Odep recommande au Gouvernement la création d’une synergie entre la Banque Centrale du Congo, les banques commerciales et les régies financières, secteur minier, le secteur immobilier, la justice, la police et tous les services spécialisés nationaux. Ensuite de dépolitiser les nominations au sein de la SENAREF et de la BCC ; d’organiser le concours pour le recrutement des acteurs clés de ses institutions et exiger la redevabilités de ses institutions chaque semestre.
Olivier Masini
