L’économie congolaise affiche des signaux contrastés à fin août 2025. Selon la note de la Conjoncture économique de la Banque Centrale du Congo (BCC), publiée le 2 septembre 2025, le pays devrait enregistrer une croissance réelle du PIB de 5,3 % cette année, soutenue par le dynamisme du secteur extractif (+8,2 %) et la bonne tenue des cours du cuivre et du cobalt. L’économie hors mines progresse également, avec un taux attendu de 3,6 %, preuve d’une résilience élargie.
Sur le front de l’inflation, la tendance baissière amorcée en 2024 se poursuit. Le taux cumulé sur huit mois s’élève à 5,52 %, contre 9,21 % à la même période en 2023. En glissement annuel, l’inflation chute à 7,77 %, soit presque moitié moins que l’année précédente (15,25 %). Cette maîtrise résulte d’une meilleure coordination des politiques économiques et d’une relative stabilité des prix mondiaux de l’énergie.
Cependant, les finances publiques restent fragilisées. Le déficit budgétaire a atteint 734,3 milliards CDF en août, bien au-dessus des prévisions (350,2 milliards). Les recettes fiscales n’ont couvert que 71 % des prévisions mensuelles, obligeant l’État à recourir aux émissions de bons et obligations du Trésor pour combler le gap. L’encours global de la dette intérieure s’établit désormais à 5.803,1 milliards CDF, tandis que la dette extérieure à rembourser avoisine 1,9 milliard USD.
Le marché des changes demeure sous pression : au 29 août, le franc congolais s’est échangé à 2.858,92 CDF/USD à l’indicatif et 2.884,02 CDF/USD au parallèle, soit une dépréciation de 0,5 % depuis début 2025. Les réserves internationales se sont repliées à 7,3 milliards USD, représentant 2,8 mois d’importations.
Dans ce contexte, la confiance des chefs d’entreprises reste étonnamment élevée (+37 % en juillet), portée par les perspectives économiques et les efforts du gouvernement pour stabiliser la paix à l’Est. Entre promesses de croissance et contraintes budgétaires, la RDC doit renforcer sa discipline fiscale et diversifier son économie afin de transformer sa résilience en développement durable.
Olivier Masini