La République démocratique du Congo (RDC), premier producteur mondial de cobalt et acteur majeur du cuivre, reste dépendante des fluctuations des marchés internationaux des matières premières. Selon la Banque Centrale du Congo (BCC), au 28 août 2025, les cours ont évolué de manière contrastée, confirmant la vulnérabilité structurelle de l’économie nationale face aux chocs externes.
Le cuivre, pilier des exportations congolaises, a atteint 9.896 USD la tonne, en hausse de 1,6 % par rapport à la semaine précédente et de 12,6 % depuis fin 2024. Cette progression soutient les recettes d’exportation et conforte les perspectives de croissance du secteur extractif (+8,2 % attendus en 2025). Le cobalt, resté stable à 32.651 USD la tonne, affiche néanmoins une hausse spectaculaire de 35,8 % depuis décembre dernier, renforçant la position stratégique de la RDC dans la transition énergétique mondiale.
Parallèlement, l’or, valeur refuge par excellence, a bondi de 31,3 % depuis début 2025, atteignant 3.465 USD l’once, stimulé par la baisse anticipée des taux de la FED et la forte demande mondiale. Cette envolée devrait consolider les revenus des opérateurs aurifères et améliorer les réserves en devises.
Cependant, la situation est moins favorable pour les produits agricoles importés, essentiels à la sécurité alimentaire. Le riz s’est apprécié de 2,8 % en une semaine, à 266 USD la tonne, sous l’effet des conditions climatiques défavorables en Asie. En revanche, les cours du blé (194 USD/t) et du maïs (151 USD/t) ont légèrement reculé, mais demeurent volatils, exposant les consommateurs congolais à un risque d’inflation importée.
Ces contrastes illustrent un paradoxe : la RDC bénéficie d’un potentiel minier exceptionnel, mais reste exposée aux variations des prix mondiaux et à leur impact direct sur la balance commerciale, les recettes fiscales et le pouvoir d’achat des ménages. En juin 2025, la balance des biens affichait encore un excédent de 9,7 milliards USD, mais les exportations reculaient de 19,8 % sur un an, signe de fragilités persistantes.
Pour transformer cette richesse naturelle en levier durable de développement, la RDC doit accélérer la diversification de son économie, investir dans l’agro-industrie et renforcer ses capacités de transformation locale. Une telle stratégie permettrait de réduire la dépendance aux cycles des matières premières et de stabiliser les recettes budgétaires face aux incertitudes mondiales.
Olivier Masini