RDC : Le prix du carburant baisse officiellement de 300 FC le litre

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Le gouvernement de la République démocratique du Congo vient d’annoncer une réduction de 300 francs congolais (FC) sur le prix du carburant à la pompe. Cette mesure, officiellement actée, vise avant tout les zones Ouest (Equateur, Kongo Central, Kwango, Kwilu, Mai‑Ndombe, Mongala, Nord Ubangi, Sud Ubangi, Tshuapa, et la Ville‑Province de Kinshasa) ainsi que certaines zones du Nord (comme Mbandaka, Kisangani, Aketi, Bumba, ou le territoire d’Akula).

À Kinshasa en particulier, les prix passent de 2 979 FC à 2 679 FC pour le gasoil, et de 2 990 FC à 2 690 FC pour l’essence soit une baisse de 2979, 2679 pour le gasoil et 2990,  2690 pour l’essence, comme vous l’avez mentionné.

Dans les zones concernées, l’on observe donc une réduction très directe (300 FC), tandis que dans d’autres provinces du pays l’ajustement pourrait être diffracté selon les réalités logistiques, fiscales ou de transport.

Cette baisse s’inscrit dans une démarche gouvernementale déjà amorcée : en octobre 2024, un ajustement de –13 % avait ainsi été appliqué dans la zone Ouest, ramenant l’essence de 3 340 à 2 990,49 FC et le gasoil de 3 435 à 2 979,73 FC. 

L’une des motivations principales avancées par les autorités est la préservation du pouvoir d’achat des Congolais face à la flambée des prix mondiaux du pétrole. Le secteur des carburants ayant un effet d’entraînement sur les coûts de transport, de production agricole, et de biens de consommation, cette mesure peut être perçue comme une réponse politique forte aux revendications populaires.

Le gouvernement affirme surveiller de près l’évolution des cours pétroliers sur les marchés mondiaux. Lors des précédentes baisses, les autorités avaient souligné que cette réactivité est cruciale pour ajuster la structure de prix localement. 

L’impact de la baisse variera selon les provinces, notamment en raison des différences de coût de transport, des marges applicables aux distributeurs locaux, des charges fiscales ou des coûts de stockage. Une province reculée ou avec des infrastructures difficiles pourrait ne pas voir l’intégralité de la baisse se répercuter jusqu’à la pompe.

Sur une consommation moyenne, un gain de 300 FC par litre peut alléger substantiellement les dépenses mensuelles liées au transport. À Kinshasa, pour les usagers de taxi-motos, taxis, ou bus, cette baisse est immédiatement ressentie. Sur les trajets réguliers, les économies cumulées peuvent être non négligeables.

Les secteurs dépendants du transport (commerce interprovincial, transport de marchandises, agriculture) devraient bénéficier d’une baisse des coûts logistiques. Cela pourrait stimuler les marges, réduire les prix de vente des produits de base et relâcher les pressions inflationnistes locales.

Mais attention : si d’autres intrants (électricité, intrants importés, change du dollar, etc.) restent coûteux, le gain ne sera pas absorbé uniformément par tous les acteurs.

Une baisse officielle ne garantit pas toujours un respect effectif dans toutes les stations-service. Le contrôle de la conformité, la vérification de la marge opérationnelle des distributeurs et la lutte contre la fraude seront déterminants pour que la mesure profite réellement aux citoyens.

Certaines associations de consommateurs, déjà actives dans le passé, pourraient jouer un rôle de veille pour dénoncer les stations récalcitrantes. Le « Mouvement national des consommateurs lésés » (MNCL), par exemple, est déjà vigilant face aux variations imprévues des prix des biens de première nécessité. 

Étant la capitale et une zone fortement consommante de carburant, la baisse à 2 679 FC pour le gasoil et 2 690 FC pour l’essence pourrait atteindre plus rapidement les usagers. Le marché urbain étant concurrencé, les stations devraient rapidement s’aligner pour ne pas perdre la clientèle. Le signal est fort : le gouvernement veut que la baisse soit visible au cœur du tissu urbain.

Déjà visées lors des précédentes baisses, ces provinces pourraient voir une standardisation accrue du prix dans les stations du réseau officiel. Toutefois, les différences de condition d’acheminement (routes, distance au port fluvial ou routier) pourraient occasionner des écarts de quelques dizaines ou centaines de FC selon la localité.

L’extension de la mesure au Nord est plus stratégique que vaste : montrer que la baisse ne se limite pas à l’Ouest ou à la capitale. Mais la logistique dans ces provinces, souvent enclavées, pourrait limiter l’ampleur de la répercussion. Les marges des distributeurs et les frais de convoyage pourraient partiellement absorber la réduction.

La décision de baisser de 300 FC le litre de carburant dans les zones Ouest et Nord, avec des montants concrets à Kinshasa (2 679 FC pour le gasoil, 2 690 FC pour l’essence), est une initiative marquante. Elle promet un allègement pour les citoyens, un soutien aux entreprises, et un levier de stabilisation pour les prix des biens de consommation.

Mais pour que cette mesure devienne une réussite tangible, elle doit s’accompagner d’un contrôle strict, d’une transparence absolue et d’un soutien ciblé aux secteurs les plus exposés. Seul un effort coordonné entre le gouvernement, les distributeurs, les associations de consommateurs et les acteurs économiques garantira que la baisse profite réellement à tous.

De Favre

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