En marge des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale, tenues à Washington en octobre 2025, la délégation de la République démocratique du Congo, conduite par le ministre des Finances Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a pris part à une importante séance de travail avec l’équipe pays du FMI, dirigée par M. Calixte Ahokposi.
Au centre des discussions, la situation macroéconomique de la RDC a fait l’objet d’une analyse approfondie. Le ministre des Finances a mis en avant les performances récentes de l’économie congolaise : une croissance soutenue malgré un contexte régional instable et une inflation contenue à 7,7 % en septembre 2025, contre 23,8 % l’année précédente. Un recul significatif, attribué à une meilleure coordination entre les politiques monétaires et budgétaires, ainsi qu’à la rigueur dans la gestion publique.
Cette dynamique positive est renforcée par les bons résultats de l’exécution du plan de trésorerie. Les recettes internes ont atteint un taux de réalisation de 105 % à fin septembre, dépassant les prévisions initiales, et ce, en dépit de l’insécurité persistante dans l’Est du pays.
Face à la volatilité récente du taux de change, le ministre Fwamba a tenu à rassurer ses partenaires sur la stabilité du cadre macroéconomique. Il a mis en exergue la coordination renforcée entre le gouvernement et la Banque centrale du Congo pour maintenir les grands équilibres économiques. Cette coopération institutionnelle est essentielle pour restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires techniques et financiers.
En parallèle, un nouveau plan de mobilisation des recettes internes a été adopté, visant à soutenir les politiques de relance économique et à accompagner les réformes structurelles engagées dans le cadre du programme formel avec le FMI.
M. Calixte Ahokposi, chef de mission du FMI pour la RDC, a salué les progrès enregistrés et confirmé une prochaine mission à Kinshasa pour la deuxième revue du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). Cette évaluation est cruciale, car elle pourrait déboucher sur de nouveaux appuis financiers du FMI, destinés à renforcer les réserves de change et à soutenir le budget national.
Pour la RDC, ces soutiens extérieurs représentent une bouffée d’oxygène dans un contexte de fragilité persistante des recettes hors secteur minier. Ils doivent toutefois être accompagnés de réformes profondes pour accroitre la transparence, diversifier l’économie et renforcer les capacités de gestion publique.
En fin de séance, la délégation congolaise a exprimé la gratitude du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour le soutien continu du FMI dans la mise en œuvre des réformes économiques et financières. Ce partenariat, s’il est stratégiquement consolidé, pourrait constituer un levier essentiel pour la stabilité macroéconomique et la transformation structurelle de l’économie congolaise.
Pour les jeunes entrepreneurs, les PME et les ONG, les avancées économiques présentées à Washington doivent se traduire concrètement par une amélioration de l’accès au financement, une plus grande prévisibilité du cadre économique et une réduction des obstacles administratifs. Les engagements du gouvernement congolais ne pourront porter leurs fruits que s’ils sont accompagnés d’une mise en œuvre rigoureuse, d’une lutte efficace contre la corruption et d’un dialogue inclusif avec les acteurs locaux.
La stabilité macroéconomique est un point de départ, mais la croissance inclusive reste le véritable enjeu.



