Le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a présidé ce mercredi 22 octobre 2025 une réunion de « conjoncture économique », convoquée à la suite de l’appréciation progressive du franc congolais (CDF) face aux devises étrangères, et de son incidence directe sur le pouvoir d’achat de la population.
À cette importante rencontre ont participé la Première ministre, le vice‑Premier ministre chargé du Budget, le vice‑Premier ministre en charge de l’Économie nationale, le ministre des Finances, le ministre ad interim de l’Industrie, ainsi que le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC).
L’objectif examiner de manière concertée la conjoncture monétaire et budgétaire, et poser les bases d’une réaction publique adaptée pour que la meilleure coordination entre ces deux volets soit effective. Le vice‑Premier ministre chargé de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a rappelé que lors du dernier Conseil des ministres, le Président de la République avait insisté sur cette nécessaire coordination.
« Au cours de cette séance de travail, il a été question d’examiner la situation récente et également de lever un certain nombre d’options qui doivent être confirmées sur le plan technique », a déclaré Daniel Mukoko Samba.
Cette formulation révèle que le Gouvernement congolais entend agir non seulement de manière réactive, mais aussi anticipative : il s’agit d’identifier des scénarios, dessiner des mesures concrètes et engager une mise en œuvre rapide.
Parmi les axes évoqués : la baisse des prix observée sur le marché, la répercussion directe de l’appréciation du CDF sur les denrées alimentaires et les produits pétroliers, ainsi que le renforcement du contrôle des prix pour s’assurer que les opérateurs économiques respectent les baisses annoncées.
La question centrale demeure celle du pouvoir d’achat des Congolais. Les autorités estiment que l’appréciation du franc congolais doit se traduire par une amélioration concrète des conditions de vie. En ce sens, une réunion est prévue ce vendredi, de façon à aligner les baisses effectives des prix (marché) avec l’évolution de la monnaie nationale.
Pour les jeunes entrepreneurs et acteurs du secteur privé, cette dynamique crée une double opportunité : d’une part, un franc congolais plus fort peut réduire les coûts d’importation, et d’autre part, l’engagement gouvernemental à contrôler les prix pourrait stabiliser le climat des affaires et renforcer la crédibilité des politiques publiques.
Cependant, ce renforcement de la monnaie nationale ne va pas sans défis. À titre d’exemple, un précédent rapport du comité de conjoncture soulignait que malgré l’appréciation du franc congolais, la fragilisation budgétaire via la baisse des recettes fiscales ou l’augmentation de la masse salariale pouvait compromettre les marges de manœuvre de l’État.
Donc, la mise en œuvre effective des mesures annoncées sera cruciale pour que cette appréciation ne reste pas purement symbolique mais bénéfique pour la population.
Le Gouvernement a également annoncé que les prix des produits pétroliers pourraient connaître une nouvelle baisse dans les jours à venir, sous réserve du contrôle renforcé des opérateurs économiques. « Les mesures seront également prises en ce qui concerne les prix des produits pétroliers … sans oublier le renforcement du contrôle des prix pour s’assurer que les opérateurs économiques respectent cette baisse », a précisé Daniel Mukoko.
Sur un ton rassurant, il a révélé qu’« une réunion sera présidée très prochainement par la Première ministre, à ce sujet ». Pour lui, « il s’agit d’une concertation avec le secteur privé : une réponse directe à la demande de la population qui réclame que l’appréciation du CDF face aux devises étrangères ait une répercussion sur les prix des denrées alimentaires. »
Pour les institutions et ONG œuvrant dans l’économie sociale, ce dialogue public‑privé est une excellente nouvelle. Il souligne la volonté de rendre visibles les effets macroéconomiques à l’échelle microéconomique – autrement dit : que les ménages congolais ressentent la stabilité monétaire dans leur panier de consommation.
la réunion présidée par le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ouvre une nouvelle phase dans la politique économique de la RDC : une phase où la monnaie nationale, le franc congolais, n’est plus seulement un indicateur mais un levier de pouvoir d’achat. Le défi est désormais de transformer cette appréciation monétaire en gains concrets pour les Congolais, via un dialogue renforcé avec le secteur privé, un contrôle vigoureux des prix et une coordination monétaire budgétaire efficace. Si ces éléments tiennent, c’est tout le cycle économique ménages, entreprises, institutions qui en bénéficiera. Sur le terrain, il faudra suivre de près la prochaine réunion prévue ce vendredi, et observer si les baisses de prix sur les marchés correspondent effectivement à la dynamique du taux de change annoncée.



