Le ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku Kahongya, a lancé une alerte décisive face à ce qu’il qualifie de « violations manifestes » des mesures de restriction en cours concernant l’entrée de ciment dans les parties Ouest et Sud‑Est du pays. Évidence à l’appui, il met en lumière l’introduction frauduleuse de produits de la marque Dangote Cement via le port de Linda, puis le transport par Scibois SPL alias « Bouming » en violation délibérée du dispositif gouvernemental.
Le ministre rappelle que ces importations illicites ne constituent pas seulement une infraction administrative. Elles sapent les efforts de l’État congolais pour protéger et promouvoir la production locale. En autorisant, ou en tolérant, l’entrée de ciment par des circuits non officiels en particulier dans la zone de Maluku l’on ouvre la voie à une concurrence déloyale, au détriment des entreprises nationales et de l’emploi congolais.
Dans une lettre datée du lundi 27 octobre 2025, le ministre adresse un double appel. Au directeur général de SEGUCE (Société d’exploitation du Guichet Unique Intégral du Commerce Extérieur) : prendre sans délai toutes les dispositions nécessaires pour identifier les circuits frauduleux, renforcer les contrôles aux points d’entrée notamment à Maluku et assurer un suivi rigoureux afin de prévenir toute récidive.
Au Ministère Public près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe d’engager une enquête et ouvrir des poursuites judiciaires contre les auteurs de cette fraude, pour garantir l’application stricte de la réglementation.
La mesure de restriction avait été instaurée afin de réguler l’importation du ciment dans les régions Ouest et Sud -Est du pays et ainsi favoriser l’industrialisation locale, réduire la dépendance extérieure, et limiter les flux informels qui affaiblissent les capacités nationales de production. L’introduction illégale de ciment affaiblit ce dispositif de façon grave.
La localisation de Maluku comme point d’entrée estimé des flux clandestins n’est pas anodine : cette zone est identifiée comme une « porte d’entrée » possible pour des cargaisons non conformes. Le ministre exige que les contrôles soient renforcés à cet endroit tant pour bloquer les importations illicites que pour traquer les réseaux de transit évitant les voies officielles.
Pour les entreprises locales de ciment et plus largement pour les jeunes entrepreneurs du secteur de la construction, cette situation représente une alerte rouge. Une concurrence extérieure non régulée peut faire chuter les prix, réduire les marges, et menacer les investissements dans la production nationale. Pour les institutions et ONG, le dossier souligne l’importance d’un cadre réglementaire cohérent et de mécanismes de contrôle efficaces afin de préserver l’économie locale et les emplois.
En appelant à une mobilisation urgente aussi bien administrative que judiciaire le ministre Julien Paluku place cette affaire au carrefour de la politique industrielle, de la régulation commerciale et de la justice économique. L’enjeu dépasse l’immédiat : il s’agit de sauvegarder la souveraineté économique du pays et de protéger les acteurs congolais de la construction.



