Plus de six décennies après l’indépendance, la République démocratique du Congo vit encore sous l’ombre d’un impérialisme économique qui étouffe sa souveraineté et fragilise son développement. Selon une analyse de l’ODEP, la décolonisation n’a pas ouvert la voie à une liberté réelle, mais à une dépendance prolongée, entretenue par des multinationales et des élites internes complices.
Une richesse pillée, un peuple appauvri
Dotée de ressources stratégiques essentielles à l’économie mondiale – cobalt, coltan, or, cuivre –, la RDC reste paradoxalement l’un des pays les plus pauvres de la planète. Le néocolonialisme économique, note l’ODEP, repose sur trois piliers majeurs : des élites compradores, un État fragilisé, et des institutions taillées pour la prédation plutôt que pour la souveraineté nationale. Ce modèle transforme le Congo en simple réservoir minier pour les puissances technologiques.
L’ODEP dénonce également une nouvelle forme de domination : le sous-impérialisme, où certaines puissances délèguent leur influence à des États intermédiaires. L’accord RDC–USA via le Rwanda illustre cette stratégie, permettant un contrôle indirect des minerais congolais tout en présentant la coopération comme un partenariat équilibré.
Pour une souveraineté économique et une coopération digne
L’organisation plaide pour une coopération internationale fondée sur la réciprocité, la transparence et la dignité. La RDC doit bâtir un modèle endogène, valoriser l’agriculture, maîtriser les chaînes de valeur industrielles et rationaliser les dépenses publiques. Cette vision appelle à une révolution des consciences afin de rompre avec la dépendance et restaurer une souveraineté réelle.
Olivier Masini
