Drame de Kawama : le ministre des Mines sur le terrain pour apaiser, comprendre et encadrer

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Trois jours après le drame survenu sur un site minier artisanal de Kawama, à une cinquantaine de kilomètres de Kolwezi, le ministre national des Mines, Louis  Watum, s’est rendu sur les lieux, accompagné d’une importante délégation. Objectif : présenter les condoléances du gouvernement, constater les dégâts, écouter les exploitants et surtout, renforcer le cadre de régulation de l’exploitation artisanale.

Le 15 novembre dernier, un effondrement meurtrier a coûté la vie à plusieurs creuseurs artisanaux dans le village de Kawama, au cœur du territoire de Mulondo. Face à l’émotion et à la colère suscitées par cette tragédie, le gouvernement congolais a dépêché une délégation conduite par le ministre des Mines, Louis Watum. L’équipe comprenait notamment le Conseiller du Chef de l’État au Collège Mines, le Secrétaire général aux Mines, les autorités provinciales du Lualaba et des représentants des services techniques sous tutelle.

« Nous avons échangé avec les exploitants artisanaux, inspecté le site sinistré et recueilli les informations essentielles pour comprendre les circonstances exactes de l’incident », a déclaré le ministre Watum, sur place. Un exercice délicat dans une région où les tensions entre opérateurs, creuseurs artisanaux et autorités sont souvent exacerbées par les enjeux économiques liés aux ressources minières.

Devant les familles endeuillées, Louis  Watum a tenu à transmettre les condoléances officielles du gouvernement, tout en réaffirmant les directives fermes du Président Félix Tshisekedi en matière de sécurité minière. « Ce drame nous interpelle collectivement. L’État doit jouer pleinement son rôle de régulateur, mais les exploitants artisanaux ont également leur part de responsabilité dans l’organisation des activités minières », a-t-il souligné.

Cette déclaration met en lumière une réalité bien connue dans les zones minières artisanales : l’absence d’encadrement structuré, les pratiques à haut risque, et parfois, l’exploitation désorganisée de zones interdites ou non viabilisées. Le besoin d’un cadre légal opérationnel, appliqué sur le terrain, est plus urgent que jamais.

En réponse à cette urgence, le ministre Watum a annoncé des mesures concrètes déjà engagées par son ministère. À ce jour, 64 zones d’exploitation artisanale viables ont été identifiées à travers le pays. Des arrêtés ministériels ont été pris pour officialiser ces zones et renforcer la sécurité ainsi que l’organisation du travail artisanal.

Cette volonté de structuration vise à offrir une alternative crédible aux milliers de Congolais qui dépendent de l’exploitation artisanale pour vivre, tout en réduisant les risques mortels liés aux pratiques informelles. « Il ne s’agit pas de réprimer, mais d’encadrer », a martelé le ministre.

En attendant les résultats de l’enquête ouverte sur les causes exactes du drame de Kawama, les activités sur le site se poursuivent sous haute surveillance. L’objectif est clair : éviter tout débordement social et préserver la paix dans la région, déjà marquée par plusieurs incidents similaires par le passé.

« Toute personne impliquée dans ce drame devra répondre de ses actes devant la justice », a averti Louis Watum. Un message de fermeté qui vise à dissuader les comportements irresponsables, tout en renforçant la confiance des communautés locales envers les institutions.

La mission ministérielle à Kawama s’est achevée dans un climat mêlant gravité et responsabilité. Après un dialogue direct avec les exploitants artisanaux, le ministre a salué leur courage, tout en les appelant à s’organiser davantage pour que leur travail se fasse dans la dignité et la sécurité.

Pour le gouvernement congolais, ce déplacement de terrain était aussi un signal fort envoyé à l’ensemble du secteur minier : l’exploitation artisanale n’est plus un angle mort des politiques publiques. Son encadrement progressif est une priorité nationale, tant pour des raisons économiques que pour préserver des vies humaines.

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