L’Assemblée nationale a déclaré recevable, après deux jours d’échanges soutenus, le projet de loi de finances 2026. Malgré une augmentation notable, nombreux sont les Congolais qui estiment encore ne pas ressentir les effets concrets de cette croissance budgétaire dans leur quotidien.
Au terme des débats des 18 et 19 novembre 2025, les députés ont validé un budget présenté en équilibre et arrêté à 59.021 milliards de francs congolais, soit 16 % de hausse par rapport au budget rectificatif 2025. Une progression jugée « stratégique » par le Gouvernement, qui y voit un instrument pour renforcer les services publics, soutenir la croissance et accélérer la modernisation nationale.
Pourtant, dans les rues comme dans les ménages, une question demeure : à quoi sert cette hausse si le panier de la ménagère reste vide, si les services essentiels restent précaires et si la vie devient plus chère ?
Un débat riche, mais une réalité qui interroge
La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a salué des échanges « riches et constructifs », affirmant que les recommandations des députés permettront d’affiner un budget « plus réaliste » et aligné sur les besoins des citoyens. Elle a insisté sur l’ambition de transformer les défis du pays en opportunités, notamment à travers la diversification économique et l’amélioration des infrastructures.
Cependant, pour une grande partie de la population, l’amélioration promise tarde à se matérialiser. Malgré les budgets successifs en hausse, l’accès à l’eau, à l’électricité, aux soins de santé adéquats et à la sécurité économique reste limité dans plusieurs provinces.
Quelle traduction dans la vie quotidienne ?
Le budget 2026 sera désormais examiné en profondeur par la Commission Écofin, qui devra justifier les équilibres macroéconomiques et la répartition sectorielle. Mais une attente persiste : comment ce budget, présenté comme un levier de croissance inclusive, se traduira-t-il enfin par un mieux-être palpable pour les Congolais ?
Pour nombre d’observateurs, la recevabilité du texte constitue certes une étape importante, mais l’enjeu réel se joue dans son exécution : la transparence, la lutte contre la corruption, et la capacité de l’État à délivrer des services publics de qualité.
À l’approche de 2026, le défi est clair : transformer une augmentation budgétaire en impact réel, afin que chaque Congolais ressente, enfin, les effets de la croissance nationale.