Ce jeudi prochain à Washington, un sommet diplomatique à haute portée stratégique réunira les présidents des États-Unis, de la RDC et du Rwanda. Les deux pays vont signer un accord de paix historique, accompagné de plusieurs partenariats économiques, dont un pacte minier et énergétique entre la RDC et l’administration Trump. Ce projet vise à mettre un terme à plus de trois décennies de conflits armés à l’est de la RDC, tout en renforçant la coopération économique entre les pays concernés. Mais la mise en œuvre de ces engagements dépendra de l’arrêt du soutien du Rwanda aux groupes armés actifs dans la région, notamment le M23.
Au cœur des négociations, les ressources naturelles de la RDC. Le pays, riche en cobalt, cuivre, lithium, tantale et or, est au centre des convoitises mondiales, notamment dans le secteur des technologies vertes, de la défense et de l’énergie.
Selon Tina Salama, porte-parole du président Félix Tshisekedi, ce partenariat vise à faire de la RDC « un hub stratégique pour les minéraux critiques et l’énergie en Afrique », réduisant ainsi la dépendance américaine vis-à-vis de la Chine, actuellement dominante dans le commerce de ces ressources.
au nombre des objectifs annoncés, le soutien à la production locale de minerais, la création d’emplois et renforcement du tissu industriel congolais, et enfin la facilitation des investissements américains dans les infrastructures, l’énergie et les mines
Parmi les projets phares évoqués : la connexion ferroviaire à 1,8 milliard $ entre la RDC et le corridor de Lobito en Angola, et la relance du barrage Inga, le plus grand projet hydroélectrique au monde.
Le poids du M23 et la condition de la paix
Mais ces promesses économiques sont conditionnées à la fin du soutien présumé du Rwanda au groupe armé M23, qui contrôle toujours des zones stratégiques dans le Nord-Kivu.
« La paix passe par le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais. Pour Kinshasa, tout investissement futur est suspendu à cet impératif sécuritaire.
De son côté, Kigali continue de nier tout soutien au M23, affirmant ne prendre que des « mesures défensives » pour sécuriser ses frontières, notamment contre les FDLR, un groupe armé lié aux auteurs du génocide de 1994. Dans le cadre du nouvel accord soutenu par les États-Unis, la RDC s’engage à neutraliser les FDLR, geste censé rassurer Kigali.
Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, affirme que « la paix dépend de la fin du soutien étatique congolais aux groupes hostiles au Rwanda ».
Enjeux pour la RDC : paix, investissements et souveraineté
Cet accord pourrait ouvrir une nouvelle ère pour la RDC, à condition que la paix devienne réalité sur le terrain. Une stabilisation de l’Est permettrait non seulement de relancer les investissements étrangers, mais aussi de mieux valoriser les ressources naturelles du pays, dans un cadre plus transparent et plus équitable.
Pour la RDC, il s’agit aussi d’un test diplomatique : peut-elle garantir la sécurité nationale tout en devenant un acteur central de la transition énergétique mondiale ?



