La République Démocratique du Congo (RDC) s’apprête à franchir une étape majeure dans ses relations économiques internationales. Entre août et septembre 2025, un accord économique et commercial devrait être signé avec les Émirats Arabes Unis (EAU), un partenariat qui pourrait redéfinir les perspectives d’investissement et de commerce pour le pays.
Cette annonce a été faite à l’issue d’une rencontre stratégique tenue le mardi 22 juillet 2025 à Kinshasa entre le ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku Kahongya, et l’ambassadeur des EAU en RDC, Anwar Othman Barout Al-Baroudi.
Un levier pour le développement des infrastructures portuaires
L’accord vise à consolider la coopération économique entre les deux pays, en lien direct avec le projet de construction du port en eau profonde de Banana, porté par le groupe DP World dans la province du Kongo Central. Cette infrastructure phare permettra à la RDC de se doter d’un accès maritime compétitif et moderne, facilitant l’import-export de marchandises à grande échelle.
En plus de l’appui logistique et technique, les discussions ont évoqué l’éventualité de l’ouverture d’une ligne aérienne directe Kinshasa-Dubaï via Emirates Airlines. Une connexion qui pourrait accélérer les flux commerciaux et touristiques entre la RDC et le Moyen-Orient.
Une diplomatie économique proactive
Julien Paluku a salué cette avancée, soulignant que la vision du président de la République, Félix Tshisekedi, porte ses fruits. « La RDC se positionne progressivement comme un acteur incontournable dans le commerce international grâce à une diplomatie économique assumée et stratégique », a-t-il déclaré.
Appui direct aux commerçants transfrontaliers
Dans le même élan, le ministre Paluku lancera le 15 août 2025 à Uvira (Sud-Kivu), une série d’activités de subvention destinées aux commerçants transfrontaliers dans le cadre du Projet de Facilitation du Commerce et d’Intégration dans la Région des Grands Lacs (PFCIGL), financé par la Banque mondiale.
Ce programme ciblera en priorité les femmes et les jeunes réunis au sein de coopératives et d’associations, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Objectif : soutenir les chaînes de valeur à fort potentiel d’exportation, notamment dans l’agroalimentaire, l’artisanat et le petit commerce.
Des infrastructures au service du commerce local
Le PFCIGL prévoit également la construction d’infrastructures pour fluidifier le commerce transfrontalier. Sont concernés plusieurs ports à arrêt unique dans le Sud-Kivu : Kavimvira, Nyamoma, Rubenga et Kamanyola. Ces installations modernes permettront de réduire les délais et coûts de transit, améliorant ainsi la compétitivité des petits commerçants.
Thierry Kayembe, coordonnateur du PFCIGL, a rappelé l’importance du caractère rotatif dans l’octroi des subventions, afin de garantir une distribution équitable entre les bénéficiaires. Il a aussi annoncé la signature imminente d’un protocole d’accord entre l’Office Congolais de Contrôle (OCC) et le Bureau Burundais des Normes pour renforcer la mise en œuvre du Régime Commercial Simplifié (RECOS).
Vers une intégration régionale plus inclusive
Ces développements s’inscrivent dans une dynamique plus large de modernisation du commerce transfrontalier et d’intégration régionale dans les Grands Lacs. Ils visent à créer des opportunités économiques locales tout en réduisant la pauvreté et les inégalités.
Pour les jeunes entrepreneurs et les petites entreprises congolaises, ces initiatives ouvrent des perspectives concrètes d’accès au marché international. Elles constituent également un signal fort adressé aux investisseurs étrangers sur la volonté du pays de s’insérer durablement dans les circuits économiques mondiaux.
Un tournant à suivre de près
La signature attendue de l’accord RDC-EAU marquera sans doute un tournant dans la politique économique congolaise. Reste à concrétiser les promesses sur le terrain et assurer une mise en œuvre efficace, transparente et inclusive pour que les retombées bénéficient à l’ensemble de la population.