Un tournant majeur dans l’histoire judiciaire de la République Démocratique du Congo (RDC) : le procès de l’ancien président Joseph Kabila Kabange s’intensifie devant la Haute Cour militaire. Dans sa plaidoirie de jeudi 21 août 2025, le ministère public a réclamé une somme colossale de 24,7 milliards de dollars américains au profit de la République, assortie de la confiscation des biens bancaires, mobiliers et immobiliers de l’ancien chef de l’État.
Selon les avocats de la partie civile, ce montant correspond à des réparations pour des actes qualifiés de trahison, voire d’espionnage si la requalification de l’infraction est retenue.
Joseph Kabila a dirigé la RDC de 2001 à 2019, après l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila. Son long règne, marqué par des guerres à répétition, des accusations de corruption et une gestion opaque des ressources minières, continue de diviser l’opinion. Ce procès est perçu par certains comme une étape cruciale pour solder le passif de deux décennies de gouvernance contestée.
Un procès inédit
Jamais la justice congolaise n’avait engagé un tel bras de fer contre un ancien chef d’État. Jugé par défaut, Joseph Kabila n’a pas encore répondu publiquement à ces accusations. Son entourage dénonce une « persécution politique », évoquant une tentative d’exclusion de la vie publique.
Enjeux politiques et économiques
Le montant réclamé, équivalant à une partie du budget national, pourrait transformer l’équilibre économique du pays si la saisie des biens est exécutée. Sur le plan politique, ce dossier électrise le débat national, entre partisans d’une justice exemplaire et critiques dénonçant une instrumentalisation.