RDC : prolongation du statut « rouge » des sites miniers de Masisi et Kalehe face à l’insécurité et au commerce illicite des minerais

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Le Ministère des Mines de la République démocratique du Congo a prolongé pour six mois supplémentaires le statut « rouge » de plusieurs sites miniers situés dans les territoires de Masisi (Nord-Kivu) et Kalehe (Sud-Kivu). Cette mesure intervient dans un contexte d’insécurité persistante, marqué par la présence continue de groupes armés contrôlant des zones riches en minerais.

Initialement décrétés « rouges » en février 2025, ces sites restent interdits à toute activité minière formelle, conformément à une directive prise en vertu de l’article 11(b) de l’arrêté ministériel n°0677/CAB.MIN/MINES/ANSK/01/2021, qui encadre la classification des sites d’extraction de l’or, de l’étain, du cuivre-cobalt et des pierres précieuses.

Dans un communiqué publié récemment, le ministère justifie cette décision par la prolifération de réseaux illégaux d’exploitation et de trafic de minerais, opérés par des groupes armés actifs dans la région. Ces réseaux violent les réglementations nationales ainsi que les principes du Mécanisme régional de certification (RCM) de la CIRGL, censé garantir une exploitation responsable des ressources.

« Ces chaînes d’approvisionnement illicites constituent la principale source de financement de la guerre d’agression et d’occupation en cours dans l’Est du pays », souligne le document officiel.

Le ministère évoque également les travaux en cours de la commission d’enquête ad hoc de l’IRGIC, qui examine les plaintes déposées par la RDC concernant la contrebande de minerais congolais vers le Rwanda. Cette problématique, récurrente, alimente l’instabilité régionale et prive le pays de ressources fiscales importantes.

Malgré le statut « rouge », le gouvernement autorise la conduite d’audits indépendants sur les sites concernés. Ces inspections peuvent être initiées par le ministère des Mines lui-même ; des organisations internationales telles que l’ONU, l’OCDE ou la CIRGL ; tout organe public ou privé engagé dans la mise en œuvre des standards CTC ou OCDE.

Plusieurs entités ont été mandatées pour l’exécution rigoureuse de cette mesure, notamment le Secrétariat général aux Mines, l’Inspection générale des Mines, le Cadastre minier (CAMI), le CEEC et le SAEMAPE.

Le ministère a confirmé que cette prolongation est effective depuis le 12 août 2025. Elle vise à assainir les circuits d’approvisionnement en minerais, à restaurer l’autorité de l’État et à renforcer les mécanismes de certification internationale.

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