RDC: Le Chinois Three Gorges à nouveau considéré pour Inga III

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Au grand désarroi du groupe minier australien Fortescue Metals Group, le gouvernement veut relancer la piste du Chinois Three Gorges pour le barrage hydroélectrique Inga III. L’information nous provient d’Africa Intelligence qui rapporte les faits.

En 2021, la présidence congolaise avait préféré l’australien Fortescue au consortium sino-espagnol dans lequel on retrouve Three Gorges et cinq autres entreprises chinoises et l’espagnol AEE Power Holdings. Mais depuis la signature du MoU avec Fortescue, le projet ne semble pas avancer. Les discussions avec la partie congolaise semblent piétiner.
Les autorités congolaises devront cependant considérer les différents aspects du modèle économique du projet:

Évalué à 14 milliards de dollars, la construction d’Inga III va exiger d’énormes moyens financiers. Dans sa volonté de relancer la piste de relancer le chinois Three Gorges, le gouvernement devra réfléchir à d’autres sources de financement du projet, et ce d’autant plus que les institutions financières chinoises sont devenues frileuses quant au financement des projets gigantesques en Afrique. Une approche multilatérale intégrant plusieurs acteurs pourrait être une solution pour limiter les risques des participants. Cependant une pluralité des acteurs va soulever aussi la question de la capacité de la RDC à gérer la complexité d’un tel projet.

En 2016, la Banque Mondiale s’était retirée du projet sur fond de contradictions avec les autorités congolaises.

Jusqu’à présent l’Afrique du Sud, qui connaît des problèmes en dessertes électriques, a manifesté son intérêt pour le projet Inga III. Cependant, le projet est contesté en Afrique du Sud où plusieurs estiment le projet coûteux. L’Afrique du sud va devoir débourser 4 milliards de dollars pour construire les 3000 Km de ligne nécessaires à la transmission du courant jusque chez elle.

Outre l’Afrique du Sud, Il y aussi l’industrie minière congolaise qui est en plein essor et qui prévoit plus de transformation minière sur place. Outre l’industrie minière locale congolaise, c’est l’industrie minière régionale, en pleine mutation, qui pourrait bénéficier de la mise en service de Inga III. Mais au-delà de l’industrie minière, la RDC devra planifier et organiser comment elle compte consommer efficacement les 11,000 mégawatts qui seront produits par Inga III.
Viabilité économique du projet

Les facteurs précédents posent finalement la question de la viabilité économique du projet dans son ensemble. En 2020, le gouvernement congolais et la BAD avaient suggéré un développement en plusieurs phases, jugé non viable par Three Gorges.

Si les institutions financières chinoises sont considérées pour financer le projet, les autorités congolaises devront prendre en compte les critères ESG que ces institutions mettent désormais en avant dans le financement de ce type de projets. Ce qui pose la question du règlement de la controverse environnementale qui entoure le projet Inga III.

Vu sa grandeur, Inga III est un projet à impact continental sans précédent dont la construction et le développement vont demander d’énormes moyens financiers. Les entreprises minières chinoises présentes non seulement en RDC, mais aussi en Zambie, Zimbabwe et Namibie pourraient en bénéficier pour répondre aux demandes pressantes pour une transformation minière locale de la part de ces gouvernements.

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