RDC : Tshisekedi veut en finir avec la « participation illusoire » de l’État dans les entreprises d’économie mixte

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Photo: Félix Tshisekedi, Président de la RDC

Félix Tshisekedi hausse le ton. Lors de la 51ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 11 juillet à Kinshasa, le président de la République démocratique du Congo a dénoncé la faible implication réelle de l’État congolais dans la gestion des entreprises d’économie mixte. Une prise de position ferme qui s’inscrit dans le sillage des recommandations issues des États généraux du Portefeuille de l’État, organisés récemment dans la capitale.

Une participation étatique jugée symbolique

S’appuyant sur les constats accablants relevés lors des États généraux, le chef de l’État a qualifié de « largement symbolique, voire purement nominale » la présence de l’État dans de nombreuses sociétés à participation publique.

« Cette situation préoccupante traduit une marginalisation progressive des intérêts publics et des mandataires de l’État dans la gouvernance économique nationale. Elle constitue un manque à gagner considérable pour le Trésor public et une entrave manifeste aux objectifs de souveraineté économique, de justice fiscale et de développement inclusif », a déclaré Félix Tshisekedi, cité dans le compte rendu du ministre de la Communication, Patrick Muyaya.

Vers une refondation du rôle de l’État actionnaire

Face à ce constat, le président Tshisekedi a appelé à une rupture nette avec cette logique d’effacement institutionnel. Il plaide pour une participation publique proactive, stratégique et transparente, au service de la création de valeur et de la bonne gouvernance.

« La participation de l’État doit devenir un véritable levier stratégique, pleinement assumé, activement exercé et résolument orienté vers la bonne gouvernance et la transparence. Elle ne saurait demeurer passive ou décorative », a-t-il martelé.

Une feuille de route claire pour le ministère du Portefeuille

Pour traduire cette volonté politique en actes, le président a chargé le ministère du Portefeuille de mettre en œuvre une série de mesures urgentes et structurantes, avec pour objectif de revitaliser l’actionnariat public dans les entreprises d’économie mixte :

  • Cartographie complète des entreprises concernées, avec une mise à jour régulière des données sur l’actionnariat, les performances économiques et les organes de gouvernance ;
  • Participation active des délégués de l’État aux instances de décision, au contrôle budgétaire et à l’évaluation des résultats ;
  • Accès garanti aux états financiers certifiés, publication des rapports de gestion, respect des recommandations issues des audits ;
  • Perception rigoureuse et traçable des dividendes dus à l’État, via un mécanisme automatisé de reversement au Trésor public.
  • Une nouvelle ère pour la gouvernance économique en RDC ?
  • Pour Tshisekedi, cette réforme est cruciale dans la perspective de restaurer l’autorité économique de l’État, renforcer la mobilisation des ressources internes et stimuler les investissements publics en faveur d’une croissance inclusive et durable.
  • Un rapport détaillé, présentant l’état des lieux, les manquements constatés, les actions correctives engagées et les premiers résultats tangibles, est attendu dans un délai de 60 jours.
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