La scène politique congolaise a été bouleversée ce lundi par la démission de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, en pleine session budgétaire 2025. Cette décision, annoncée lors de la plénière, intervient alors que les députés examinent le projet de loi de finances 2026, un moment crucial pour l’économie nationale.
« J’ai donc décidé en âme et conscience de démissionner de l’Assemblée nationale et je souhaite plein succès à notre institution qui est le Parlement », a déclaré Vital Kamerhe, ancien speaker de la chambre basse, sous les applaudissements et la stupéfaction des élus.
Un départ inattendu au cœur des tensions politiques
La démission de Kamerhe survient après plusieurs semaines de turbulences internes. Des pétitions accusant le bureau de mauvaise gestion et de blocage des mécanismes de contrôle parlementaire avaient déjà fragilisé son leadership. Face à la perspective d’un vote qui risquait de le destituer, l’ex-président a choisi de prendre les devants.
Incidences sur la marche du Parlement:
1. Vacance au perchoir : Le départ de Kamerhe ouvre une période intérimaire dirigée par le premier vice-président de l’Assemblée nationale. Cette vacance du pouvoir risque de ralentir le processus législatif et d’affaiblir l’autorité de l’institution.
2. Session budgétaire menacée : L’examen du budget 2026, qui prévoit plus de 20 milliards USD de dépenses publiques, pourrait être retardé. Toute perturbation dans le calendrier parlementaire expose le pays à des difficultés dans la planification économique et sociale.
3. Répercussions politiques : Cette démission fragilise l’Union sacrée, coalition au pouvoir, et pourrait redistribuer les cartes dans la majorité comme dans l’opposition. Les équilibres internes devront être renégociés pour maintenir la stabilité institutionnelle.
Vers une nouvelle dynamique parlementaire ?
Si la démission de Vital Kamerhe illustre la fragilité des alliances politiques, elle offre aussi l’opportunité d’un nouveau départ pour le Parlement congolais. La désignation rapide d’un nouveau président sera déterminante pour éviter un blocage institutionnel et garantir l’adoption du budget 2026 dans les délais constitutionnels.
En pleine crise, la représentation nationale est appelée à prouver sa maturité démocratique afin de préserver la confiance des citoyens dans le processus législatif et dans la gouvernance publique.
Olivier Masini