La République Démocratique du Congo amorce un tournant stratégique majeur dans sa politique internationale. Après des décennies de dépendance économique et de domination néo-coloniale, le pays entend désormais bâtir une coopération internationale souveraine, fondée sur la réciprocité, la transparence et la dignité nationale.
Selon le rapport de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), les récents échecs des négociations de Washington et de Doha ont mis en évidence les limites d’un modèle fondé sur l’assistanat et les conditionnalités imposées. Ce système a maintenu la RDC dans une position périphérique, dépendante des cours des matières premières et des capitaux étrangers. Résultat : une économie extravertie, peu industrialisée et vulnérable aux chocs extérieurs.
La nouvelle doctrine congolaise de coopération économique privilégie désormais le développement endogène et la valorisation des ressources locales. Elle repose sur trois piliers essentiels : la transformation locale des produits miniers et agricoles, la formation technique de la jeunesse et la promotion d’une coopération Sud-Sud fondée sur la solidarité et la complémentarité.
Cette refonte ambitionne de replacer le Congo au centre de son propre destin économique. Les partenariats internationaux devront désormais être conclus entre égaux, avec des États ou institutions respectant la souveraineté congolaise. Les ONG étrangères, quant à elles, devront aligner leurs actions sur les priorités nationales de développement, sous peine d’exclusion.
En rompant avec la logique d’asservissement et en misant sur la production locale, la RDC trace la voie vers une croissance inclusive et durable, où la richesse nationale profitera d’abord à son peuple. Cette révolution économique et diplomatique pourrait bien inaugurer la deuxième indépendance du Congo.
Olivier Masini



