Exclusif-RDC: gros coup inattendu des chinois sur l’Entreprise Générale du Cobalt

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On en sait un peu pourquoi l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC) lancée en mars dernier n’est pas toujours opérationnelle. La mine de Kasulo, située dans la province de Lualaba, réservée pour ses premiers achats de cobalt, serait attribuée à la société chinoise Zhejiang Huayou Cobalt. Pourtant l’initiative devrait améliorer les conditions dans les sites miniers informels, où le travail des enfants et les accidents mortels sont fréquents.

Selon l’agence Reuters, l’acheteur public de cobalt de la République démocratique du Congo et le plus grand raffineur de cobalt de Chine sont en pourparlers pour mettre fin à ce différend concernant cette mine Kasulo.

La filiale de Zhejiang Huayou Cobalt, Congo Dongfang International Mining SARL (CDM)  basée à Kasulo déclare détenir  un contrat daté de 2017 lui donnant le droit de rester jusqu’à ce que le gisement soit épuisé.

« Nous nous efforçons de résoudre la situation créée par la présence continue de CDM sur ce site, et nous avons bon espoir qu’une solution est en vue« , a déclaré le directeur général de l’EGC, Jean-Dominique Takis, à Reuters.

Incroyable blocage !

En avril dernier, le ministre provincial des mines du Lualaba, Jean-Marie Tshizainga, a écrit à la société chinoise de céder Kasulo à l’EGC, déclarant qu’il était « dans votre intérêt » de le faire. Huayou Cobalt, a déclaré à son tour que cette lettre « ne correspondait pas à l’accord officiel en vigueur ».

Le négociant Trafigura, basé à Genève, qui contribue au financement à hauteur de 2,4 milliards de dollars aux prix actuels de l’EGC, en échange d’un approvisionnement de 45 000 tonnes de cobalt extrait à la main, se voit en difficulté. Même si du côté chinois on parle d’une discussion amicale. 

La RDC fournit plus de 70 % de la production mondiale de cobalt, mais près de 10 % de cette production provient de mineurs qui creusent à la main sur des sites non réglementés. L’EGC avait pour objectif de s’approvisionner en cobalt sous forme d’hydroxyde auprès de Kasulo à hauteur de 7 000 tonnes cette année, puis de 15 000 tonnes en 2022 et de 20 000 tonnes en 2023.

Ce différend met en lumière les défis auxquels le Congo est confronté lorsqu’il cherche à devenir une source responsable du métal utilisé pour fabriquer les batteries des véhicules électriques et à s’assurer d’une plus grande part des bénéfices tirés de ses richesses minérales.

Tsieleka.com

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