Dans son dernier rapport publié ce 21 décembre 2021, afrewatch dénonce les incidences de déversement de la solution acide de l’entreprise KCC qui se sont produits le 16 mars et le 7 avril 2021. Cet organisation de la société civile qui milité pour la protection et la promotion des droits humains dans l’exploitation des ressources naturelles a mené des enquêtes pendant 5 mois, soit d’avril à septembre 2021 pour comprendre les circonstances dans lesquelles ces incidents se sont produits, tracer l’itinéraire qu’a pris la solution acide pour se déverser dans les cours d’eau, identifier les dégâts causés tant sur la santé des communautés environnantes que sur l’environnement, ainsi que les actions menées par l’entreprise KCC et le gouvernement provincial du Lualaba pour limiter les dégâts et éventuellement réparer les préjudices causés.
Ce rapport confronte en également la version des communautés environnantes à celle de l’entreprise dans le souci crucial d’éclairer l’opinion quant à ce. En plus des échanges avec les responsables de l’entreprise et les communautés-victimes des incidents, des échantillons d’eau et de sol ont été aussi prélevés sur des endroits touchés par la solution acide en vue d’évaluer le degré de toxicité de l’acide et l’impact que celui-ci pourrait avoir sur la santé et l’environnement physique des communautés en général. Les résultats d’analyse de ces échantillons ont aussi été interprétés par deux experts en santé publique.
Au terme de ses investigations, l’équipe de recherche de AFREWATCH a articulé ses conclusions autour de 2 principaux points, à savoir : la gestion des incidents par l’entreprise KCC et le gouvernement provincial et les impacts de ces incidents sur la santé et l’environnement des communautés.
Gestion des incidents
Selon l’entreprise KCC, déjà au lendemain des incidents, des mesures d’atténuation de l’acide et de communication avec les communautés impactées avaient été déjà prises. Elles ont consisté notamment, à la neutralisation de l’acide par le déversement d’environ 2 300 tonnes de chaux aux endroits touchés par la solution acide et au contact établi avec les communautés à travers son comité de liaison pour les informer et recueillir leurs préoccupations quant à ce.
Cependant, les habitants des villages Noa, Kashala et Kipepa et des quartiers Sapatelo et Tshamundenda situés le long des rivières Luilu, Musonoie et Kanamwanfwe, affirment n’avoir reçu de l’entreprise KCC aucune information en rapport avec les deux incidents. Ceux de Noa et Sapatelo reconnaissent néanmoins avoir vu les agents de KCC faire des prélèvements d’eau de la rivière Luilu sans dire quoique ce soit à la population.
A Tshamundenda, les populations touchées affirment que la délégation de KCC qui s’est rendue sur le lieu, avait plutôt procédé au déversement de la chaux ainsi qu’à recueillir les préoccupations des populations sans expliquer les circonstances dans lesquelles l’incident s’est produit, ni des mesures de précaution prises par l’entreprise pour protéger les communautés d’une éventuelle contamination.
Pour les deux incidents, l’entreprise KCC n’a pas bien communiqué avec les communautés environnantes. Alors qu’au regard de la gravité de la situation, en plus des comités de base, KCC aurait pu utiliser d’autres moyens de communication, tels que les médias en vue d’atteindre une grande couche de la population. Du côté du gouvernement provincial du Lualaba aucune initiative favorable aux victimes n’a été mise sur pied.
Le Ministre de l’environnement qui s’est rendu à Tshamundenda pour constater les dégâts causés par l’acide sur les étangs piscicoles et les potagers, n’a malheureusement apporté aucune réponse concrète en faveur des victimes.
Impacts des incidents sur la santé et l’environnement des communautés
D’après KCC, les deux incidents n’ont causé aucun dégât ni sur la santé des communautés, moins encore sur l’environnement. Toutefois, elle reconnait avoir reçu à propos, une plainte collective des communautés de Luilu et de Tshamundenda. Par contre, les communautés de Noa et Tshamundeda constituées majoritairement des maraichères et des pisciculteurs, affirment avoir constaté le passage de la solution acide dans la rivière Kanamwanfwe, la destruction de leurs étangs piscicoles ainsi que leurs jardins potagers, mais aussi des irritations de la peau après avoir utilisé cette eau.
En outre, quelques cas de brulures ont aussi été renseigné qui ont été pris en charge au centre de santé de KCC Watu Wetu, les autres victimes n’ont ni de loin ni de prêt été assistées par KCC, qui d’ailleurs soutient qu’aucun dégât n’a pu été causé par son acide. Et pourtant, dans une correspondance qu’elle a adressée aux partenaires d’AFREWATCH, KCC reconnait curieusement qu’une petite quantité d’acide a pénétré dans un cours d’eau avant que le déversoir ne soit bloqué.
Aussi, même la promesse qu’elle a faite aux pisciculteurs, de remettre leurs étangs en état et les accompagner techniquement n’a jusque-là été honorée. Et pendant ce temps, ces personnes sont dépourvues de leurs moyens économiques et de subsistance. Afrewatch recommande au Gouvernement Provincial du Lualaba d’exiger à l’entreprise KCC d’identifier et d’indemniser toutes les victimes et de réparer les dommages causés à l’environnement.
 
             
 
		