RDC: L’exploitation illégale du coltan s’intensifie à Rubaya au Nord-Kivu

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Photo: le site minier de Rubaya

L’exploitation illégale du coltan dans les mines de Rubaya s’est considérablement développée au cours de ces dernières années, alors que la guerre s’éternise dans la province du Nord-Kivu. 

Les sites miniers de Rubaya sont depuis près d’un an sous le contrôle de groupes armés appartenant à la coalition Wazalendo (« patriotes » en swahili) formée par le gouvernement de la RDC pour soutenir les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et une force régionale envoyée par la Communauté de Développement de l’Afrique Australe.

Le risque est grand que ces minerais de conflit contaminent la chaîne d’approvisionnement du coltan exporté depuis cette partie de la région des Grands Lacs. Avec la complicité d’officiers des FARDC et de politiciens congolais opérant depuis Goma, des centaines de tonnes sont envoyées sur le marché international depuis la province du Sud-Kivu ou le Rwanda.

Selon un rapport interne des Nations unies qui s’est basée sur des images capturées par des drones de la mission de l’ONU en RDC, la MONUSCO, et par le satellite Sentinel 2 du programme Copernicus de l’Union européenne, il a été documenté la présence de plusieurs centaines de mineurs artisanaux dispersés autour du site de la SMB, censé être à l’arrêt. Les miliciens des Résistants Patriotes Congolais/Force de Frappe (Pareco/FF) orchestrent les activités des travailleurs sur les sites. Ils imposent le travail forcé, les arrestations arbitraires et la violence à ceux qui leur résistent.

Le groupe armé, réactivé en novembre 2022 par un ancien ponte du M23, Sendugu Museveni, a pris le contrôle de la région avec des groupes Nyatura qui prétendent se battre pour protéger la population hutu locale. Le M23 s’est brièvement emparé des sites miniers de Rubaya en février 2023, mais il semble éviter toute confrontation directe avec les Pareco/FF, ce qui fait craindre qu’il ne joue un double jeu.

Au lieu de combattre le M23, le Pareco/FF conclut des pactes avec des généraux et des politiciens des FARDC soucieux des affaires et impliqués dans la production et l’exportation vers le Rwanda, qui, bien qu’il soit censé être l’ennemi, reçoit volontiers une partie des minerais. Dans les gisements de la SMB, des membres de la police des mines et des FARDC ont également été vus en train de superviser les activités illégales.

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