Les prix du cobalt ont grimpé en flèche lundi, les inquiétudes concernant l’approvisionnement s’étant accrues après que Eurasian Resources Group (ERG) a déclaré un cas de force majeure sur les livraisons en raison de l’interdiction par la République démocratique du Congo d’exporter ce matériau pour batteries.
Les échanges de cobalt sur la bourse chinoise Wuxi Stainless Steel Exchange ont été interrompus après que les prix aient bondi de près de 12 % pour atteindre environ 240 yuans le kg, soit le niveau le plus élevé depuis octobre.
Les prix européens ont également augmenté, le cobalt de qualité standard entreposé à Rotterdam atteignant 12,25 dollars la livre le 7 mars, contre 10,80 dollars le 4 mars et 9,95 dollars le 24 février, selon les données de l’agence d’information sur les prix Fastmarkets.
Le mois dernier, le gouvernement congolais a suspendu les exportations de cobalt pendant quatre mois afin d’endiguer l’offre excédentaire et les importants surplus qui ont fait chuter les prix à leur plus bas niveau depuis neuf ans, soit environ 10 dollars la livre, ou 22 000 dollars la tonne métrique.
ERG a déclaré la force majeure – généralement invoquée lorsque des événements imprévus empêchent une entreprise de remplir ses obligations contractuelles – sur les livraisons de cobalt de son exploitation Metalkol au Congo en raison de l’interdiction d’exporter, ont déclaré des sources à Reuters la semaine dernière.
La société ERG, basée au Luxembourg, est la troisième société productrice de cobalt au Congo, qui est lui-même le premier producteur mondial du minerai utilisé pour fabriquer les batteries lithium-ion qui alimentent les véhicules électriques.
Deux négociants européens en cobalt ont déclaré que le cas de force majeure de l’ERG avait déclenché la flambée des prix.
« Les Chinois ne vendent pas de métal. On se rend de plus en plus compte que le Congo fait des affaires », a déclaré l’un des négociants sous le couvert de l’anonymat, car il n’est pas autorisé à parler aux médias. Ils s’accrochent à ce qu’ils ont. Le cas de force majeure de l’ERG les a fait s’asseoir et prendre conscience de la situation.
Darton Commodities estime que l’opération Metalkol de ERG a produit environ 19 200 tonnes métriques de cobalt sous forme d’hydroxyde, soit environ 9 % de la production totale du Congo l’année dernière.
La production de cobalt de Metalkol représente 7 % du total mondial, soit plus de 280 000 tonnes l’année dernière, selon Darton, un fournisseur spécialisé dans les produits à base de cobalt métal.
L’interdiction d’exporter du cobalt au Congo sera réexaminée dans trois mois et pourrait être modifiée ou levée, en fonction des résultats. Le gouvernement congolais envisage de mettre en place des quotas d’exportation de cobalt qui seront négociés pendant la période de suspension des exportations, selon certaines sources.
Parmi les autres grands producteurs du Congo figurent la société minière Glencore, cotée à Londres, et le groupe chinois CMOC.
