RDC: désarroi total à l’ONEM, la gestion de Fanon Beya décriée

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Il y a quelques mois, les agents de l’office national de l’emploi (ONEM) avaient organisé des manifestations à la gloire de leur Directeur général Fanon Beya, qui avait décidé de l’actualisation de la prime en interne. Un agent de bureau qui touchait à peine 360.000 francs congolais (300 USD) est passé à 1.000.000 de CDF. 

Les agents ont cru à la renaissance de cet établissement public chargé de la gestion et de la régulation du marché de l’emploi. Malheureusement, c’était une joie de courte durée. Deux mois après cette augmentation, les agents de l’ONEM enregistrent des arriérés de salaire. 

À ce jour, les agents connaissent plus de 4 mois de retard de paiement de salaire. Une situation difficile pour ces pères et mères de familles qui doivent répondre à leurs obligations telles que le loyer, la scolarité des enfants et les soins médicaux… mais sans moyens nécessaires.

« Ce qui se passe à l’ONEM est inacceptable. La vie est devenue difficile pour nous. Avec quatre mois de retard de paiement de salaire, sans prise en charge médicale… c’est difficile.  Nous connaissons aujourd’hui des familles qui sont chassées de leurs maisons par les bailleurs à cause de l’insolvabilité. L’ONEM n’est pas à mesure de rembourser les factures médicales supportées par des agents. Pendant ce temps, la Direction Générale continue à engager des nouvelles unités », nous a confié un agent qui a requis l’anonymat.

Comment le conseil d’administration avait-il validé la proposition d’augmentation de la prime interne sans se rendre compte que la trésorière de l’ONEM n’était pas solide?  Dans la lettre datée du 11 novembre 2024, le ministre du Travail avait relevé l’absence d’une clé de répartition des recettes des cotisations patronales entre les dépenses de rémunération et de fonctionnement et les dépenses d’investissement sur fonds propres. 

Il faut sauver l’ONEM

Créé en 2002, l’Office National de l’Emploi s’est vu désigner à sa tête, pour la première fois, les membres du Conseil d’Administration et de la Direction Générale par Ordonnance présidentielle en juin 2023, soit 20 ans après. La révision des statuts  a redonné confiance à tous ses partenaires et de manière unanime.

« Malheureusement en termes d’attentes, le résultat recueilli de cette Ordonnance présidentielle n’a pas tiré l’ONEM du gouffre dans lequel il est plongé. Bientôt deux ans depuis que vous êtes à la direction de l’Office National de l’Emploi, ONEM, notre cher établissement public et unique Service Public d’Emploi de la République Démocratique du Congo, des difficultés en termes opérationnel s’en suivent au fil de temps », peut-on lire dans le mémo adressé au Directeur Général par les directeurs. 

Dans ce mémo des directeurs, adressé au directeur général lu par Tsieleka, les signataires évoquent plusieurs faits qui traduisent un manque de vision et une mauvaise gestion de cet établissement public, l’accueil, l’enregistrement, l’orientation professionnelle, la publication des offres d’emploi et le placement. Ce mémo évoque entre autres le manque d’élaboration de Plan d’action opérationnel en 2024 et en 2025, ce qui  laisse l’Office naviguer à vue ; le manque du plan annuel de formation qui doit planifier le renforcement des capacités des agents et cadres ; la concentration de traitement des dossiers au cabinet du Directeur Général, ce qui renvoie à l’exclusion des travailleurs dans la chaîne de production; le manque de considération des cadres d’entreprise par l’autorité dirigeante. 

Les directeurs de l’ONEM ont aussi déploré dans leur mémo, le manque de réunions de service entre l’autorité dirigeante et ses collaborateurs directs. Ce qui viole les principes de l’organisation administrative du travail et de l’unité de commandement, dénature l’étendue de la délégation du pouvoir, d’où la crise de communication s’installe et aggrave les relations sociales et professionnelles.

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