Le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) a amorcé, depuis juillet dernier, un tournant stratégique majeur avec la prise de fonctions d’Hervé Claude Ntumba Batukonke, Directeur Général, et de Blaise Mastaky Birindwa, Directeur Général Adjoint. En l’espace de cent jours, ce nouveau leadership a engagé une dynamique de réformes visant à recentrer l’institution sur sa mission première : financer la production nationale et soutenir la transformation industrielle afin de réduire la dépendance aux importations.
Un retour aux fondamentaux
Dès leur entrée en fonction, les nouveaux dirigeants ont affirmé une vision claire : faire du FPI un véritable levier de l’industrialisation congolaise. Cette orientation s’est traduite par la priorisation des projets à forte valeur ajoutée locale, notamment dans l’agro-industrie, les industries de transformation des matières premières, les PME/PMI manufacturières et les chaînes de valeur stratégiques.
L’objectif affiché est double : stimuler la création d’emplois durables et accroître la contribution du secteur industriel au PIB national, tout en limitant les importations de produits finis que la RDC peut produire localement.
Assainissement et gouvernance renforcée
Les cent premiers jours ont également été marqués par un effort d’assainissement interne. La nouvelle équipe dirigeante a lancé un audit organisationnel et opérationnel afin d’identifier les dysfonctionnements, d’améliorer les procédures de traitement des dossiers et de renforcer la transparence dans l’octroi des financements.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté de restaurer la crédibilité du FPI auprès des opérateurs économiques, des partenaires institutionnels et des pouvoirs publics. Une gouvernance plus rigoureuse est désormais présentée comme une condition essentielle pour attirer des projets industriels viables et sécuriser les ressources financières de l’institution.
Des financements orientés vers l’impact
Sous l’impulsion du nouveau binôme, le FPI a commencé à réorienter ses interventions vers des projets structurants, capables de transformer localement les ressources nationales. Les secteurs prioritaires identifiés incluent l’agroalimentaire, les matériaux de construction, la transformation minière et les industries légères.
Cette approche vise à maximiser l’impact économique et social des financements accordés, en privilégiant les projets générateurs d’emplois, de transfert de compétences et de substitution aux importations.
Une nouvelle relation avec les entrepreneurs
Autre changement notable : l’amélioration de la relation entre le FPI et les promoteurs de projets. La direction générale prône une approche plus proactive et pédagogique, fondée sur l’accompagnement des porteurs de projets, la clarification des critères d’éligibilité et la réduction des lourdeurs administratives.
Cette ouverture est perçue comme un signal fort en direction du secteur privé national, longtemps confronté à des difficultés d’accès au financement industriel.
Des attentes élevées pour la suite
Si ces cent jours de transformation ont suscité beaucoup d’espoir, les défis restent importants. La consolidation des réformes engagées, l’augmentation de la capacité de financement du FPI et la concrétisation des projets soutenus seront déterminantes pour juger de l’impact réel de cette nouvelle ère.
Néanmoins, la dynamique impulsée par Hervé Claude Ntumba Batukonke et Blaise Mastaky Birindwa redonne au FPI une place centrale dans la stratégie d’industrialisation de la RDC. Pour de nombreux observateurs, ces premiers pas augurent d’un Fonds de Promotion de l’Industrie plus efficace, plus crédible et résolument tourné vers le développement économique du pays.
Olivier Masini
