Programme de 100 jours: l’ODEP dénonce le surfinancement et la double facturation de certains projets

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L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), vient de rendre public son rapport sur l’exécution du budget de l’Etat de janvier à Septembre 2019, dans le cadre du monitoring citoyen de l’application de la loi des finances 2019. Ce rapport que Tsieleka a consulté, relève plusieurs faiblesses, notamment le manque de transparence et de redevabilité dans la mise en œuvre dudit budget.

Le rapport révèle que l’arrivée au pouvoir Félix TSHISEKEDI a été perçue comme une nouvelle opportunité de voir les conditions de vie de la population s’améliorer. Malheureusement, après une année au pouvoir, la situation politique et  sociale demeure encore très fragile. Felix Tshisekedi a promis de lutter contre la corruption, d’assainir la gestion des finances publiques et de mettre l’Etat au service de ses concitoyens.

« Le programme de 100 jours, élaboré pour répondre aux besoins urgents des congolais, a été géré en violation de la loi cadre régissant les finances publiques en RDC. Pourtant, la RDC a enregistré ces dernières années des nombreux progrès dans le secteur« , indique le rapport. Estimé au départ à hauteur de 304 millions USD, l’ODEP constate que les projets lancés ont une valeur de 2,481 milliards de dollars américains. A ce jour, cette organisation de la société civile évalue un taux d’exécution de 8,7%, a regretté l’ODEP.

Des écoles surfacturées

L’Observatoire de la Dépense Publique affirme que la construction des bâtiments du complexe scolaire Mokengeli et de l’école primaire, maternelle du camp Colonel Tshatshi à Kinshasa a coûté plus chère à la république, voir même surfacturé. Pourtant, la Loi portant reddition des comptes de la loi des finances pour l’exercice 2015 renseigne que la construction d’une école de six classes coûte entre 125.000 USD et 130.000 USD. L’école la plus cher coûtait 150.000 USD.

« Comme à l’époque Joseph KABILA, la priorité de Félix TSHISEKEDI est focalisée en grande partie sur la construction et réhabilitation des routes. Environ 136 millions USD étaient prévus pour le paiement de ces dépenses. Cependant, l’impact de ces projets sur les populations reste très limité constate l’Observatoire.  Sur une prévision de 3 385,5 Km de route retenus pour être réhabilités, ODEP a identifié 374.42 Km, qui sont en cours de réhabilitation. A cela s’ajoute l’aménagement de la voirie urbaine avec la construction des sauts-de-mouton dans la ville de Kinshasa », renseigne le rapport parvenu à Tsieleka.

Des tronçons de route sur financées

L’Observatoire de la Dépense Publique s’inquiète par ailleurs du double financement de la réhabilitation des avenues de l’université et ASSOSA. La première avait été financée entre 2017-2018 pour un montant de 9 millions USD décaissés par le trésor public. De même pour l’avenue ASSOSA, dont les travaux ont été confiés à l’entreprise AORON SEFU, évoque le rapport consulté par Tsieleka.

Pour améliorer la gestion de finances publiques, l’Observatoire de la Dépense Publique recommande à la présidence de la République, de réhabiliter la fonction de contrôle tout en donnant des moyens à la Cour des Comptes, l’inspection Générale des Finances et la Direction Générale de Contrôle des Marchés publics, pour lutter contre la corruption et améliorer la gouvernance des finances publique;  d’organiser un Forum national sur la fragilité budgétaire en vue de la compréhension de la chaîne de la recette et dépenses publiques. Et enfin, de prendre des mesures visant le respect du circuit de la dépense publique et le plan d’engagement budgétaire par son cabinet.

Rédaction 

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