Inga III: la RDC retire le marché d’exclusivité attribué au géant public chinois Three Gorges en 2018

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Trois ans après la signature du contrat, le géant public chinois Three Gorges se voit définitivement retirer l’exclusivité pour le développement du barrage d’Inga III.

Marginalisé depuis l’alternance au sommet de l’Etat congolais en 2019 affirme Africa Intelligence, Bruno Kapandji, le patron de l’Agence pour le développement et la promotion du Grand Inga (ADPI) se voit contraint de renoncer définitivement au contrat négocié par ses soins en 2018 avec l’entreprise publique chinoise Three Gorges, et qui portait sur le développement du seul méga-barrage d’Inga III.

En réponse à une lettre adressée fin juillet au conseiller spécial auprès du président chargé des infrastructures Alexy Kayembe Bampende, Bruno Kapandji s’engage à « prendre les dispositions requises pour matérialiser la décision du chef de l’Etat annoncée à Goma le 13 juin 2021 ».

Ce jour-là, le président Félix Tshisekedi a entériné le choix du minier australien Fortescue Metals Group pour développer l’entièreté du projet du Grand Inga (Inga III à Inga VIII) censé à terme permettre la production de 42 000 MW. Prévoyant de développer d’autres sites en RDC, Fortescue entend mettre sur pied une capacité allant jusqu’à 70 000 MW!

Relations houleuses entre Canberra et Pékin

Sur instruction d’Alexy Kayembe, il est en outre sommé d’avertir la partie chinoise « qu’elle n’a plus vocation à bénéficier de l’exclusivité du développement du Projet Inga III ». Cette décision est justifiée par le conseiller spécial en raison « des écarts entre les réalisations effectives et les obligations prévues par l’accord de développement exclusif du 16 octobre 2018 ». Les Congolais reprochent en l’occurrence à Three Gorges de ne jamais avoir financé les études de faisabilité du projet, comme cela était prévu initialement.

Écartés du jeu par l’exécutif congolais, les Chinois sont toutefois invités à prendre langue avec Fortescue et à devenir leurs partenaires pour la concrétisation du Grand Inga. Cette perspective semble toutefois très improbable, ce dont témoigne l’annulation in extremis du déplacement d’une délégation de Three Gorges à Kinshasa dans la foulée de l’annonce du 13 juin par Félix Tshisekedi. Plus encore, Pékin et Canberra entretiennent des relations tumultueuses, qui se sont encore dégradées à la suite de la résiliation en avril dernier d’un accord signé par l’Etat de Victoria (sud-est de l’Australie) pour participer au projet mené par Pékin des « nouvelles routes de la soie ».

 Tsieleka

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