Electra Battery Materials s’est assuré un approvisionnement à long terme en cobalt pour sa raffinerie de l’Ontario, au Canada, avec la signature d’un accord contraignant avec Eurasian Resources Group (ERG), l’un des principaux producteurs mondiaux de ce métal.

Selon les termes de l’accord, ERG livrera annuellement 3 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt à la raffinerie d’Electra à Temiskaming Shores pour une période de trois ans, à partir de 2026. L’approvisionnement en cobalt proviendra de l’exploitation Metalkol de la GRE en République démocratique du Congo, l’une des plus grandes installations d’hydroxyde de cobalt au monde.

Grâce à cet accord, Electra affirme disposer de suffisamment de matière première d’hydroxyde de cobalt pour répondre à la totalité de la capacité annuelle de la raffinerie, soit jusqu’à 6 500 tonnes de cobalt par an. Une fois entièrement mise en service, la raffinerie, qui devrait être la première du genre en Amérique du Nord, pourrait produire suffisamment de cobalt pour alimenter jusqu’à 1,5 million de véhicules électriques par an.

L’objectif du projet de raffinerie d’Electra est de répondre aux besoins de délocalisation de la chaîne d’approvisionnement des batteries de véhicules électriques. La RDC représente environ 75 % de la production mondiale de cobalt, et 90 % de ce cobalt est destiné aux batteries des véhicules électriques. La majeure partie de ce matériau est raffinée en Chine, qui contrôle environ 80 % du marché des produits chimiques à base de cobalt.

Le cobalt de la GRE a une faible empreinte carbone, car il est produit à partir de résidus historiques et le réseau électrique utilisé dans ses installations est principalement hydroélectrique. Son hydroxyde de cobalt est un produit intermédiaire issu de l’exploitation minière et constitue la matière première privilégiée pour le raffinage d’un produit à base de sulfate de cobalt de qualité batterie.

Basée au Luxembourg, ERG est un membre fondateur de la Global Battery Alliance, et son usine Metalkol est certifiée par le Responsible Minerals Assurance Process (RMAP), qui a été établi pour garantir aux fabricants que les minéraux critiques proviennent d’une chaîne d’approvisionnement responsable et éthique.

« Le partenariat avec un leader reconnu en matière de pratiques minières durables est essentiel pour qu’Electra puisse produire des matériaux de batterie sûrs, propres et éthiques », a déclaré Trent Mell, PDG d’Electra, dans un communiqué de presse publié mardi.

Electra a précédemment annoncé un accord d’achat de cinq ans avec LG Energy Solution pour un maximum de 80 % de la production, et la demande pour le reste de la production dépasse largement la capacité de production. Electra et ERG envisagent une collaboration plus poussée afin de réduire les risques liés à la construction d’une deuxième raffinerie de cobalt dans le district de Bécancour, au Québec.

« Electra a été l’une des premières entreprises à localiser la chaîne d’approvisionnement en amont, soutenant ainsi l’évolution de l’industrie vers un modèle d’approvisionnement en batteries entièrement intégré et plaçant les métaux des batteries au cœur des efforts connexes de l’industrie », a ajouté Benedikt Sobotka, PDG de la ERG et coprésident de la Global Battery Alliance.

En octobre, ERG a accepté de fournir du cobalt provenant de Metalkol à EVelution Energy LLC, un transformateur de matériaux pour batteries basé en Arizona et soutenu par le groupe Trafigura, négociant en matières premières. En janvier, le groupe a déclaré qu’il était en pourparlers pour la construction d’une raffinerie de sulfate de cobalt en Arabie saoudite.