RDC: dépendant des minéraux, le nationalisme autour des ressources naturelles est en plein essor, affirme le cabinet Verisk Maplecroft dans un rapport

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Un rapport publié jeudi 5 Mars par le cabinet britannique  de conseil en risques Verisk Maplecroft indique qu’au cours de l’année 2020, 34 pays ont connu une « augmentation significative » du nationalisme en matière de ressources (mines et hydrocarbures), suite à la pandémie qui a exacerbé une tendance existante à l’intervention gouvernementale.

Le top 10 de l’indice de nationalisme des ressources de Verisk Maplecroft comprend le Venezuela, la République démocratique du Congo, la Russie, la Zambie, le Zimbabwe, le Kazakhstan, la Corée du Nord, la Tanzanie, la Bolivie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La Tanzanie est classée en deuxième position au mondial, la Zambie (4e), le Zimbabwe (5e) et la RDC (9e).

Verisk Maplecroft, qui fait le point chaque année sur les interventions des autorités locales et des intérêts des groupes miniers et pétroliers, a déterminé que 18 des 34 pays sont dépendants des minéraux ou des hydrocarbures qu’ils exportent. Le cabinet a prédit que la menace de l’isolationnisme augmenterait dans les années à venir alors que les gouvernements tentent de combler les trous fiscaux dans le sillage de la pandémie.

« Ces 10 pays sont les pays les plus susceptibles de recourir aux instruments les plus brutaux de la boîte à outils du nationalisme des ressources, tels que les expropriations directes sans compensation ou avec une compensation inadéquate », ont noté Mariano Machado et Jimena Blanco, analystes de Verisk Américas.

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Pas d’assouplissement des mesures

D’après le Rapport, dont copie est parvenu à Tsieleka, la RDC, l’un des pays les plus riches en ressources naturelles a été de plus en plus protectionniste au cours de l’année écoulée, alors que la Covid-19 menaçait l’économie. En perte des recettes publiques, de nombreuses mesures ont été prises par l’Etat, depuis 2018. Verisk Maplecroft se dit pessimiste sur la capacité du nouveau Premier ministre Sama Lukonde Kyenge, auparavant directeur général de la Gécamines, à assouplir la rhétorique souverainiste en vogue à Kinshasa.

L’autre pays épinglé dans le protectionnisme en Afrique centrale comme la RDC, c’est la Zambie. “Le pays a été impliqué dans un long conflit juridique avec Vedanta Resources concernant sa tentative de liquider les mines de cuivre de Konkola. Le gouvernement du président Edgar Lungu a également menacé de suspendre la licence de Glencore pour l’exploitation de la mine de cuivre de Mopani en avril 2020, en raison des tensions liées à l’utilisation de cet actif comme producteur d’appoint”, renseigne le rapport.

M. Verisk s’attend à ce que cette tendance connaisse une forte hausse au cours des deux prochaines années. Le secteur minier sera le plus touché en 2021 par les nouvelles mesures protectionnistes, affirme le cabinet britannique. Certains des principaux producteurs mondiaux de cuivre et de minerai de fer, en particulier en Afrique, dont la RDC et en Amérique du Sud, figurent parmi les dix premiers pays à risque à l’investissement minier.

Valéry Bakutweni

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